(L'âme slave)
à Marta ,
Je suis parti à la recherche de l'âme slave à l'occasion d'un voyage en Pologne d'une semaine avec mon amie, une polonaise charmante. Premier jour à Cracovie, un de ces jour de juin pluvieux, ni trop froid ni trop chaud, bien au contraire... Sur la place du marché de Cracovie, des musiciens avec un accordéon, et un violon je crois. Peu importe, ils jouent, ils chantent, et c'est beau. Je m'arrête un peu devant un de ces chants slaves, au mélange si particulier de mélancolie et de gaieté non retenue. Comme sont nos vies finalement. D'Ormesson parle de la vie comme d'une "fête en larme". J'aime assez cette définition, s'il en est, loin de tout optimisme béat Une fête en larme, mais une fête quand même.
C'est là qu'on retrouvera les paroles d'un des rares philosophes de la Bible. Il y a un temps pour tout sous le soleil, un temps pour rire, et un temps pour pleurer, un temps pour danser la mazurka, un temps pour aimer et un temps pour quitter. Tout un monde dans une chanson slave.
Je n'ai jamais été si à l'est. Moi qui ai couru toujours plus à l'ouest l'année dernière en Alaska, moi qui me croyais même de l'autre côté du détroit de Béring dans les rues d'Anchorage, me voici du côté où le soleil se lève. Le jour pointe à 3h30 en juin c'est surprenant. J'ai l'occasion de manger local, c'est très bon, un peu gras mais c'est ce qu'il faut pour mon régime il parait. Je signe tout de suite. Nous entrons dans des restaurants, dans des pubs, je mange des Pierogi, après la soupe, toujours... Je bois de la vodka. Marta rit. J'ai compris comment la boire maintenant. Dans les rues de Lublin, sous le passage d'une ruelle étroite, une silhouette encapuchée joue de la flûte. Je m'arrête un peu. Je crois que je l'ai trouvée. L'âme slave se cache sous une capuche verte.
En Pologne aussi, il y a des montagnes magnifiques avec des neiges éternelles. Et c'est un réel plaisir de se promener au lac appelé l'oeil de la mer. La poétique de la géographie continue jusque dans les montagnes carpates... Bon vent !