en passant

Poétique de la géographie. Campbell river.

C'est là où j'ai passé une soirée et la nuit avec mon frère chez des canadiens très sympatiques. Mon frère est donc venu me rendre visite ici à Victoria. Il a pris le bus de Calgary en Alberta (là où il étudie) pour se rendre à Vancouver. Là, il a pris le ferry jusqu'à la fameuse île. Half fun is getting there. Enfin presque.

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Le vendredi, nous sommes allés notamment au Royal BC Museum. Nous n'avons pas été déçus. Nous avons pu voir une crotte d'ours noir (moulée (!)), des empreintes de cougar, des vipères en bouteille, un caleçon des années 1970, des masques d'indiens, une mine d'or, des phoques empaillés, des visages et des figures.

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Nous avons également découvert des décors témoignant des villes du début du 20ième siècle, en Amérique du Nord. Nous avons apprécié "la ruée vers l'or de Charlie Chaplin. Entre autres choses.

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Ici, c'est nous deux à Chinatown. Bon, c'est pas le tout, mais on a un déménagement à faire nous.

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Après repas dans un restaurant soit-disant français (toujours arrogants ces Français n'est-ce pas ?), voici la vue nocturne du Parlement que nous avions, sous une pluie fine (toujours fine ici la pluie).

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 "Il n'est pas d'hiver sans neige, de printemps sans soleil, et de joie sans être partagée". Ce proverbe serbe illustre parfaitement le séjour de Sébastien ici. Car...

L'autre jour, avec un peu de légèreté, j'évoquais la fin du monde. A ne pas confondre avec le bout du monde. Le bout du monde, c'est subjectif. Avant mon départ, j'ai eu une discussion a propos de mon stage au Canada avec mon oncle qui me disait qu'en gros, avant, les jeunes ne partaient pas si loin. Il a même ajouté, au sujet de mes grand-parents "avant quand t'habitais Foncine, te rendre à Esserval c'était déjà le bout du monde"... Je précise qu'il s'agit là de deux villages du Haut-Jura. C'est comme la Madeleine Proust qui va à Rioz, un bled en Haute-Saône, déjà le bout du monde, et alors les gens croient qu'elle est à Rio au Brésil... Tout ça pour dire que c'est devenu si facile de voyager. Trop facile même. Jean d'Ormesson raconte dans Qu'ai-je donc fait que Paul Morand (1888-1976) écrivait déjà : "Maman, puis-je aller aux Indes ? Vas-y mon petit, répondait la mère, mais n'oublie pas ton goûter !".

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Ce lundi, j'ai posé congé pour faire une randonnée dans le parc naturel régional d'East Sooke, à une heure de route de Victoria. Je vous propose une série de photos pour tenter, je dis bien tenter, de vous décrire l'atmosphère. J'ai encore rencontré beaucoup d'ents ce jour là...

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"There is a pleasure in the pathless woods

 There is a rapture on the lonely shore..."

Lord Byron

"It is not the end of the world !" C'est ce qu'on m'a dit pour les 45 min de trajet en bus. C'est aussi ce qu'on m'a dit a propos de la médiocrité de la nourriture ici : c'est pas bon, en gros, mais c'est pas la fin du monde. Jusqu'au jour où, pas plus tard que ya pas longtemps, j'ai choppé une indigestion. Alors déjà en France, une indigestion, c'est pas top, mais au Canada, je te raconte pas... Si nous sommes vraiment ce que nous mangeons, alors les Canadiens descendent dans mon estime. J'arrête de critiquer la nourriture, promis. Mais c'est tellement facile.

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Là, c'est le bureau dans lequel je travaille, le "climate lab". Vous pouvez admirer deux plantes exotiques qui ressemblent à des sortes d'agrumes. Il y a aussi mon nouvel ordinateur avec le papier à bulle encore accroché derrière l'écran.

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Là, c'est le poste de Chris, un étudiant en Master qui finit son projet. Il n'est là que deux jours par semaine. Les fidèles auront remarqué un vieil abri météo en haut d'une étagère.

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La neige n'est plus qu'un souvenir à Victoria. Elle a fondu rapidement avec le vent et la pluie. Bon, entre nous, la neige est bien normale ici, blanche. Dans 15 jours, je retourne au Mont Washington pour faire du ski de fond avec mon frère. Ca promet, il y a 5m60 de neige au sol (60cm les dernières 48h). D'ailleurs, je sais pas comment ils font pour la mesurer, et j'ai envie de dire, comme le Chat de Philippe Geluck sur son vélo d'appartement, "les derniers mètres sont les plus durs" !

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Sinon, ce n'est pas facile de socialiser quand tu débarques en cours d'année, ça demande un certain effort, et parfois je me demande si ça vaut le coup, pour 4 mois ! Je suis en contact avec un groupe d'étudiants internationaux via facebook, et je suis au courant de différentes sorties proposées, donc c'est pas mal, je vais à celles qui m'intéressent.

Pour pratiquer l'anglais, il n'y a rien de tel que de rencontrer d'autres jeunes du monde entier. Tenez, voilà une photo de la piste de danse du pub de l'Uvic  prise hier soir.

Pas de grande surprise, on a presque la même à la météo. De manière générale, beaucoup de choses sont semblables à la France ici. Les filles sont justes en bottes mais sinon, c'est pareil. Si tout semble différent, au fond, les étudiants de France et du Canada ont des vies similaires.

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A Victoria, les gens s'attendent à un grand tremblement de terre, "le big one", du 9. La fin du monde en somme. Peut être que j'aurai la chance d'y assister !

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"C'est une chose étrange à la fin que le monde,

 Un jour je partirai sans en avoir tout dit..."

ARAGON

Non, Nina n'est pas le nom d'une belle canadienne. Elles ont des prénoms moins chantants. Enfin peu importe...

C'était le gros titre du dernier numéro du journal bisannuel de la station de ski du Mont Washington "The Marmot".

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Donc pour ce gros titre, de la climatologie au menu. En résumé, les climatologues prévoient qu'à cause d'un épisode La Nina en cours, cet hiver pourrait amener beaucoup d'or blanc pour la station. Cet article a été rédigé en novembre. Force est de constater que ces prédictions se sont révélées exactes. Plus froid et plus humide, c'est ce qui a été effectivement observé ces trois derniers mois. Un local me confiait pendant la montée d'un télésiège que cette année était exceptionnelle, même si la station a régulièrement le meilleur manteau neigeux du monde.

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J'ai vraiment eu de la chance pour le temps : apparamment c'était "by far", la meilleure journée de l'hiver pour les habitués du dimanche.

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Ici, j'ai pu supporter les amateurs de Campbell River qui ont perdu 8 à 1... C'est vraiment un sport national le hockey là bas, dans chaque famille il y a un joueur presque.

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Au fait, il y a également une marée sur l'île de Vancouver. De même amplitude qu'en France mais elle monte et redescend en trois heures (6 heures en France). Donc pour les pêcheurs, faut pas trainer.

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Ce soir, il se met à neiger sur Victoria. Décidemment, ce mois de février est bien froid par ici. Ce n'est pas notre correspondant à Calgary (ALBERTA) qui dira le contraire, du moins cette semaine. Peut être que demain, le sol sera blanc !

C'est une affaire entendue, j'aime la gr'attitude. Alors, pour la neige, on dit merci qui ?

Je vous entends déjà râler…

Non, cette fois, je ne posterai pas de photo. Vous vouliez du rêve, du lourd, du gros, du scoop. Ca viendra. Comme dit l’ecclésiaste, il y a un temps pour tout sous le soleil. Et vous croyez que ça m’amuse, moi, de sortir l’appareil photo pour un oui pour un non. Sans blague.

Hier soir, je suis allé à une soirée salsa au seul pub de l’université. C’est un peu leur foyer des élèves à eux. Sauf que pour y rentrer, il faut montrer deux pièces d’identité. Une Française en échange ici m’a raconté qu’une fois, ils ont fait sortir quelqu’un qui n’avait pas de carte d’identité qui avait juste commandé un thé. La crise ! Alors moi, ça va, avec mon passeport et ma carte d’identité française, j’ai eu droit à une bière. On aura tout vu moi je dis.

En tout cas, la soirée était très sympa, j’ai pu rencontrer d’autres étudiants en échanges. Ca fait plaisir. Et il y a plein de Français, surtout en business et science Po.

Du coup aujourd'hui, je suis content et je peux dire, comme Montesquieu :

 "Je m’éveille le matin avec une joie secrète,
Je vois la lumière avec une espèce de ravissement.
Tout le reste du jour, je suis content."

J’en sais un peu plus sur les lapins de l’UVIC. Contrairement à ce que je vous avais dit précédemment, les lapins autrefois si nombreux sur les pelouses n’ont pas été tous tués. Leurs ardents défenseurs  se sont mobilisés et cotisés pour en envoyer un millier dans un parc naturel au Texas. Le coût de revient de l’acheminement est d’environ 45$ par lapin, rendez vous compte ! Il faut bien les nourrir pendant le voyage !

On aura tout vu.

Tout.

Trèfle de plaisanterie. Précisons qu’il s’agit d’une espèce de lapin domestique. Un couple de lapin qui s’est échappé d’une habitation il y a quelques dizaines d’années. Et les lapins, ça va vite.

Je pense qu’il y a bien d’autres problèmes dans le monde, à commencer par des gens qui ont faim ici sur ta planète, sous ta fenêtre. On n'a qu'à commencer à leur donner du lapin tiens. 

Vous l'aurez compris, je me range du côté des défenseurs de la carotte. D'ailleurs demain, je lance une pétition...